Femme, femelle, fellation, toutes malades de l'utérus...


Comme toujours lorsqu’il s’agit pour moi de mener quelques petites recherches, j’ouvre mon dictionnaire historique de la langue française pour connaître l’origine du mot en question, et ce n’est pas pauvre question enseignement…

Issu du latin femina, le mot a assez peu évolué et son historique phonétique et graphique est assez simple à reconstituer.

On apprend grâce au collectif dirigé par Alain Ray que ce terme est à l’origine un participe présent passif « qui est sucé (Annie aime les sucettes…), qui allaite ». Ceci serait même rattaché à la racine indo-européenne °dhē « sucer ». Si jamais vous n’aviez jamais entendu parler de cette langue, allez voir du côté de cette page, vous y trouverez votre bonheur.

« Sucer » faisant référence à l’allaitement (on attend un peu pour faire des blagues grivoises, ça arrive…) on ne s’offusquera pas d’apprendre que le mot fellation (fellare « sucer » en latin), mais aussi  félicité (felix « heureux » en latin…) ont la même origine que le mot femme. D’ailleurs, ça me fait penser qu’« Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage » il est vachement content quand il revient dans le Sud… Hey ! Felix et tous les loulous expatriés, c’est quand que vous revenez dans un pays civilisé ? *

Bref, le mot femina ayant le sens de « femelle d’animal » (oui, c’est assez peu flatteur c’est vrai) puis celui de femme et ensuite d’épouse, il a très vite concurrencé mulier et remplacera uxorem, « l’épouse » dans la langue.

On peut déjà affirmer qu’un homme est toujours heureux de se faire faire une fellation par une meuf femme qui n’est pas son épouse… Et si une jeune pucelle venait à se refuser d’accomplir l’acte en question, vous savez quoi répondre, messieurs, des fois que vous n’ayez pas lu l’Art d’avoir toujours raison de Schopenhauer, si vous êtes aussi incultes que moi, vous pouvez aller faire un tour sur La-Philosophie qui vous éclairera sur les méthodes à employer pour que l'autre sache que vous avez raison.

Après ces quelques considérations élucubrations d’ordre linguistiques, je me dis que je vais quand même me tourner vers la biologie et la médecine pour en savoir un peu plus sur cet être étrange que je ne suis pas vraiment. Parce qu’il faut bien le dire, si aujourd’hui le problème du genre est un problème de taille (on peut être homme et se sentir être femme et on peut être femme et se sentir être gnome…), et les débats font rage à ce propos, les considérations anatomiques devraient nous renseigner sur les genres.

Evelyne Berriot-Salvadore offre dans cet article sur Persée des éléments fichtrement intéressants. Dans cet article on apprend qu’il faut attendre le XVIe siècle pour que le sexe féminin devienne un objet d’étude en médecine et en anatomie parce qu’avant cela, Galien avait dit que les organes féminins étaient juste « l’envers » des organes des hommes. Et après on va se moquer des parents qui parlent de fleurs, de choux et de roses à leur gamin, ultime joker aux très gênantes questions des mouflets : «Comment on fait les bébés ? » « Pourquoi il a un tuyau (quand je vois l’état des chiottes, je dirais plutôt asperseur) et moi non ? ».

Vous qui êtes d’aussi fins historiens que moi, vous aurez remarqué qu’il y a quelque chose qui cloche. Il semblerait qu’aucune mention ne soit faite de ce qu’il y a entre Galien (antiquité) et la Renaissance… Un gouffre qui s’appelle Moyen-âge. En fait, l’explication est assez simple, au Moyen-âge. A cette époque, la médecine s’appuie largement sur Galien et Aristote (c’est ici qu’on en parle) et la science est encore fortement assujettie à des croyances qui n’ont plus court aujourd’hui.



Quand on regarde ces magnifiques planches** que l’on peut trouver sur le site www.biusante.parisdescartes.fr on se demande comment ces organes, cette matrice, est à l’origine du mot hystérie. Eh oui, quand on dit de quelqu’un qu’il est hystérique, on dit littéralement qu’il est malade de l’utérus. Le mot qui vient d’abord du grec husterikos « qui concerne la matrice », hystérique veut dire « malade de l’utérus » de hustera « utérus ». Mon Dictionnaire Historique de la langue française d’Alain Rey me dit que cela se rattache peut-être à une racine indo-européenne concernant « ce qui est en arrière » qu’on retrouverait dans l’anglais out… Ainsi, le terme hystérique s’est d’abord employé pour les femmes, au sens « qui présente des troubles psychiques », parce qu’on pensait que cette maladie avait son siège dans l’utérus et qu’elle était liée à des accès d’érotisme morbide. Heureusement que tonton Freud est arrivé et qu’au XIXe siècle cette notion essentielle en psychiatrie et psychanalyse on parlait déjà d’hystérie pour les hommes comme pour les femmes.

Faut dire quand même que le péché originel a longtemps pesé sur les épaules des femmes. Et la petite Jessica*** a raison (une célèbre élève qui brille sur EtaleTaCulture) dans l’article d’hier sur un certain un homme con-plexe (pas con pour résoudre la célèbre énigme du sphinx, mais très con pour pas comprendre ce qu'il fait) et que c’est toujours les mêmes qui trinquent, mais c’est aussi « toujours les [mêmes] qui font des conneries »… Entre Eve qui bouffe une pomme alors qu’on le lui avait interdit, certains diront qu’Adam aurait mieux fait de lui faire manger une pêche****, et Pandore, l’autre gourdasse qui ouvrit ce qui fallait pas, on s’étonne que le monde ait longtemps été misogyne… Ou bien alors, c’est la misogynie qui a donné naissance à ses mythes ?

Je ne vais pas chercher les réponses aujourd’hui. La suite au prochain épisode, je parlerai de cette cruche d’Eve, de la gourdasse à la boîte, du Kama Sutra***** et de la Querelle des femmes…

Notes de bas de page pour tomber encore plus bas... :
* Ceci est un message officiel envoyé à Felix et son frangin qui sont presque devenus de vrais parisiens, il faut absolument que vous reveniez avant que la démoniaque transformation ne soit irréversible...

** Et j'observe avec bonheur que j'ai presque tout d'une fille. Mais comme la femme est celle qui allaite et que je suis comme un meuble Ikea à qui il manque une pièce, je crois que je vais continuer à me contenter de la dénomination de Gnome...

*** Je fais partie de ses gens qui préfèrent les mauvais élèves, j'adore la petite Jessica, d'ailleurs Djinnzz, tu devrais lui laisser un peu plus souvent la parole!

**** Elle est nulle, mais comme toutes les blagues pourries qui sont ma spécialité, je l'assume!

***** Et avant que certains ne disent que ça tourne au porno, je tiens juste à dire une chose : le Kama Sutra (sagesses de l'amour) c'est surtout un livre sans images, alors les acrobates du pieu... dehors!

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