samedi 22 février 2014

La langues des joueurs et l'image du jeu vidéo, petites questions entre moi-même et vous...

La bafouille du jour est plus un instant ralaïre qu'un vrai blabla tout mimi, tout plein de guimauve, d'amour et de bisous!

Vous me direz que je suis loin de posséder le talent de Balzac et que des fautes moi aussi j'en fais. Pour la petite info, un enseignant-chercheur en Lettres Modernes me confia un jour que eux aussi en faisaient, qu'il était fort dommageable que les maisons d'éditions se déchargent peu à peu de la correction en ce qui concerne les publications scientifiques, et que la qualité se trouvait en pâtir grandement. Allons-donc, un enseignant-chercheur, reconnu et respecté, qui travaille sur les lettres, la langue et qui forme les futurs enseignants doit se relire? Eh bien oui! Nous devrions tous nous relire, et plutôt deux fois qu'une.

C'est casse-pied - "relou mec, j'ai autre chose à foutre!" te dit ton cerveau.

C'est pas facile - "blablablablabla" ce cerveau lit-il en fait. Car oui, le cerveau est une grande feignasse et quand on se relit à chaud, il ne lit pas littéralement ce qu'il a sous le nez, mais se contente de parcourir ce qu'il a encore stocké dans sa mémoire. D'où l'importance 1/ d'être concentré quand on se relit 2/ Être assez mâture pour avoir du recul sur ce qu'on lit et être sûr de ce qu'on cherche à dire et la manière dont on veut le dire. En bref l'écriture se gagne avec les année et l'expérience. 3/ Si on en a la possibilité, demander à un tiers de nous relire, c'est le meilleur moyen pour qu'on nous mette sous les yeux nos erreurs et nos fautes avant d'obliger les autres à lire des choses qui vous font vraiment très très très mal aux yeux!

Mais c'est indispensable - Les choses ne changent pas, on est prompt à juger avant de connaître, se faire une idée avant d'avoir tous les éléments, étiqueter d'office, le préjuger est humain. Et parmi les préjugés, il y en certains qu'on peut utiliser à son avantage, comme celui-ci : quand on lit quelqu'un ou lui parle, on a tendance à confondre capacité à s'exprimer, culture et intelligence. Le mécanisme est simple, cette dernière vient souvent se faire passer pour les deux premières. Vous avez alors la possibilité d'aller tous les jours sur +Futura-Sciences , Etale Ta Culture, lire des monographies ou vous abonner à des magazines bien sympa comme Usbek & Rica. Pour la langue, pas de secret, lire, écrire, se relire, le tout régulièrement et à haute dose. Mais le but du jeu et de se faire passer pour plus intelligent qu'on est et ce, à moindre frais d'énergie. C'est aussi de ne pas passer pour plus bête qu'on est, simplement parce qu'on ne maîtrise pas la langue.

Je ne dis pas de se mettre martel en tête et d'angoisser pour le moindre post sur les réseaux sociaux ou sur un blog, la coquille se glisse dans les interstices de notre vigilante attention envers la langue, et ne se laisse pas éradiquer aussi facilement. Mais tout de même, un effort est toujours le bienvenu, ne serait-ce que pour montrer que l'on respecte son auditoire.

"L'orthographe est de respect, c'est une sorte de politesse" dixit Alain et il avait raison. 

Je vous balance ce billet à la va-vite, parce que j'avais besoin de me soulager à ce propos (et ceux qui souhaitent faire une remarque sur l'aspect diarrhéique de mes propos, allez-y). Je ne prends donc pas le temps de choisir mes mots et ma relecture se fera aussi rapidement que l'écriture. Mais je vais quand même faire attention, ne serait-ce que pour épargner le pauvre badaud qui s'est perdu sur ma page.

Pourquoi ce blabla sur la langue?

Alors que je vérifiais mes flux sur Feedly, le titre d'un article de gameblog à attiré mon attention :

"Apres plus d'un mois, l'avis sur la Xbox One d'un mec qui voulait une PS4"


J'ai une Xbox One, l'avis des transfuges*, peut importe le camp qu'ils ont trahi, m'intéresse et la petite guerre PS/Xbox me passionne. Mais im-po-ssi-ble d'aller au bout de l'affaire. Hémorragie oculaire, deux litres de sang ont coulé de chaque oeil et le palpitant est en piteux état. 

Bon, vous vous doutez bien que j'ai un peu râlé et Plume2gamer m'a répondu, faisant son méa culpa et me promettant de rectifier le tir et rien que pour ça, je l'aime bien. Il ne pensait pas se retrouver mis en avant et, de son propre aveux, il a lancé cet article "à l'arrache". Finalement, mon courroux s'est apaisé me voilà un peu moins énervée, mais avec une foule de questions en plus en fait... 

Et oui, tout cela m'amène à me poser une première question. Parce qu'il a bien accueilli ma remarque et qu'il est un des rares, et parce que contrairement à certains, il est lisible, je m'interroge.

Suis-je la seule à être agacée par le manque de rigueur stylistique de certains blogs, les coquilles qui se retrouvent dans les sous-titres de nos séries préférées, les fautes qui passent par là dans les jeux vidéo (me dites pas non, j'en ai vu une passer l'autre fois en jouant ACIII!), les aberrations orthographiques que l'on croise sur les réseaux, forum, et autres lieux d'échanges et de rencontre sur le web? À ces joueurs qui prennent le temps de lire, de regarder, apprécier un jeu, ses finissions, la qualité de la langue est-elle un critère comme le sont les scenarii, le gameplay, le design, etc. ?

Le fait que le niveau en orthographe ait baissé est plus un mythe qu'autre chose, nous ne sommes plus dans les années 90, l'ère du téléphone où les communications étaient verbales est révolue, c'est simplement qu'on les voit plus aujourd'hui car tout le monde écrit, tout le temps, partout et à tout le monde. Mais cela ne devrait-il pas encourager les personnes qui écrivent justement à faire plus attention? 

Alors, suis-je aveuglée par ma passion pour la langue française (on peut aimer plein de choses dans la vie, polymathe** et fière de l'être!)? Ou bien, ai-je raison de m'inquiéter de l'image que ce genre de bêtises donne du monde des joueurs? 

Le jeu vidéo est entré dans le monde de la recherche universitaire, il gagne peu à peu ses lettres de noblesses et enfin les institutions commencent à accepter que c'est un média digne d'intérêt. Mais si l'on est comme moi, portant en son cœur le projet de faire reconnaître le JV comme un art à part entière, un objet intéressant et intelligent, un espace de culture merveilleux, n'est-on pas en droit de s'inquiéter des balles qu'on donne gracieusement à la partie adverse qui nous dit bien trop souvent que nous sommes incultes et bêtes (c'est du vécu, il y en a qui vont aussi loin)? 

Les arguments pourraient être les mêmes en ce qui concerne tous les autres sujets abordés sur la toile. Mais il me semble, que le jeu vidéo à cela de particulier qu'il est en ce moment dans une zone charnière, celle où on le voit passer depuis quelques années dans l'espace des savoirs. 

Voilà pour mes questions du jour. Vous m'excuserez encore une fois de n'avoir pris qu'une dizaine de minutes pour écrire cette bafouille, c'était juste pour me soulager comme je l'ai dit et j'ai quand même un mémoire en souffrance qui hurle depuis le coin de mon bureau. J'avais juste besoin de me défouler, maintenant que c'est fait, je me remets au boulot! 



* Aaaaaah! Les traîtres qui passent de l'autre côté! 
**Poly-quoi? Polys : nombreux en grec + mathêma : connaissances. Un petit truc est prévu sur ce mot barbare... 


vendredi 21 février 2014

Le matheux est un artiste, on en a la preuve.

Depuis l'antiquité et jusqu'à nos jours en passant par le pas si obscur moyen-âge qui faisait figurer la musique au côté de l'arithmétique, la géométrie et l'astronomie dans le qudirvium , on savait déjà que les mathématiques et les sciences en général ne sont pas si éloignées que cela, n'en déplaise aux maçons de l'éducation qui cherchent encore à monter des murs entre les disciplines - et quelques réflexions de collègues de math et de physique-chimie me reviennent en tête et me font sourire. 

"-Mais pourquoi tu vas parler de l'anneau de Moebius à tes élèves, t'es profs de lettres je te rappelle, t'es pas compétente" Et ce sans avoir pris le temps de savoir ce que je disais...

"-Une séance français-informatique-code?... Pffff!" Pourtant j'étais très fière de ma séance "Du paratexte ou métatexte" où je comptais faire créer une page html par mes élèves de leurs dernières expression écrite afin qu'on réfléchisse sur la notion de brouillon, mise en forme et l'esthétique du code... Faute d'avoir pu avoir la salle info, c'est un projet de plus que j'avais laissé tombé. 


Après, je suis mauvaise langue, j'ai eu de belles expériences avec d'autres collègues où on a pu faire de beaux projets transversaux, malgré le fait qu'en tant que remplaçante, je passais souvent en coup de vent dans un établissement... 

Aujourd'hui l'IRM le confirme comme on peut le lire dans un article de Futura-Science aujourd'hui. 

Est-ce à dire que vous enfin se taire ceux qui cherchent à cloisonner les savoirs pour mieux élever leur champ d'expertise - ce qui me semble être la seule raison à ces agissements si je me réfère aux multiples anecdotes que je pourrais vous citer? 

Je me trompe peut-être car c'est une vision personnelle que voilà; celle qui veut que seul le Savoir existe et que l'homme pense et réfléchi de manière rhizomatique, synaptique, et que les tiroirs, les cases, ne sont pas des modes de fonctionnement adaptés à la pensée humaine. Cela vient sûrement du fait que je fonctionne ainsi, que je suis polymathe (non, ça ne veut pas dire que j'ai plusieurs partenaires, cela veut dire que je m'intéresse à presque tout). 

Et vous, vous en êtes où de ce clivage sciences/arts? Vous aussi vous voyez votre savoir comme une grosses toile où tout est potentiellement connecté? 

mercredi 19 février 2014

Appel à l'aide sur les réseaux

Je prends deux secondes pour faire circuler un appel à l'aide, il peut paraître futile pour certains mais ayant moi-même perdu un souvenir du même type de mon papa il y a quelques années, je n'aurais pas hésité deux secondes à faire appel aux réseaux sociaux. J'en avais été malade et je m'en mords encore les doigts malgré les années qui ont passé. Certains objets nous raccrochent à ce qu'on aime, nos souvenirs, certains objets nous raccrochent à nous-même.

Ce matin @delitmaille a été retweeté par Xavier de la porte. Elle a perdu une broche offerte par son père à Lille et demande donc son aide aux gazouilleurs.

Alors, parce que j'espère que @delitmaille retrouvera ce qu'elle a égaré, parce que j'espère que vous aussi vous ferez circuler l'info, et parce que les réseaux sociaux sont faits pour ça. Allez, on croise les doigts...

vendredi 14 février 2014

Introduire le code à l'école





En voilà une idée qu'elle est bonne, et elle va en séduire plus d'un... Enfin, quelques uns... Parce que la vérité, c'est que derrière cette lumineuse idée, c'est une avalanche de problèmes et de questions qui se pose.



La première, et c'est celle qu'il sera difficile de dépasser, c'est que c'est une idée qui touche l'éducation nationale. La critique est facile, je sais, mais il faut voir la réalité en face, s'ils nous collent cette réforme comme ils nous ont collé celle de 2008 sur l'histoire des arts, où on demandait à des non-spécialistes (ou pire, des gens qui se prenaient pour des spécialistes parce que pour eux l'histoire des arts n'est qu'une sous-branche de l'Histoire), sans les former sur les contenus ET les pratiques à adopter/adapter aux élèves, ça ne servira pas à grand chose. Cela va donc coûter de l'argent, beaucoup, mais aussi beaucoup beaucoup beaucoup d'énergie pour faire bouger leur derrière à certains.



On peut espérer compter sur les passionnés et amoureux de leurs métiers que l'éducation nationale compte heureusement dans ses rangs - on en entend pas trop parler de ceux-là, mais ils existent, ils n'ont juste pas le temps de râler car ils bossent. Mais cela ne suffira pas, intégrer une nouvelle pratique au collège et au lycée, ça va être un vrai casse-tête des programmes (pire que d'habitude plutôt). Les pauvres Loulous, ils ont déjà pas mal de choses à apprendre et arriver à leur faire retenir la règle de l'accord du participe passé employé avec l'auxiliaire être et avoir est déjà un labeur à pas piquer des vers. Donc, oui à leur apprendre un nouveau langage, mais seulement si cela ne se fait pas au détriment de l'apprentissage des fondements...



Il serait intéressant de voir quels langages - parce qu'on sent bien que dire "apprendre le code" est un peu vague dans la tête de notre président - on va enseigner et surtout de voir quels impacts cela aura sur ces langages. Car plus un langage est démocratisé, plus il est utilisé plus il a vocation à muter (j'avais d'ailleurs commis un billet sur la mutation de la langue si tu veux voir, cher lecteur, http://sages-delires.blogspot.fr/2012/06/la-langue-mutante-des-jeunes-est-elle.html ). Cela ouvre donc sûrement de belles perspectives et promets de sacrés innovations. Je suis peut-être trop optimiste, mais vous le savez, mon âme de prof en perdition reste celle d'un bisounours qui a vu la vierge et embrassé Bouddha, je préfère donc voir le verre à moitié plein, même si la bouteille est vide.