lundi 28 janvier 2013

Images et textes, pratiques de lecture de la BD et autres...

Bonjour tout le monde!

Cette nuit, comme souvent, j'étais dans mon lit en train de pester intérieurement contre une insomnie qui m'obligeait à converser avec mes Moi-Même et je commençais à franchement plus me supporter. J'ai donc décidé de mettre de côté l'idée que le sommeil arriverait bien à un moment donné et qu'il me suffisait d'attendre (le sommeil chez moi, c'est comme la SNCF mais en pire, toujours en retard et même pas sûr que ça vienne...) et j'ai joué à la ploum-ploum la lecture d'un livre (m'obligeant à descendre dans le froid à mon bureau puisque j'ai judicieusement rangé comme il faut ma maison et donc la chambre ce week-end) ou jouer la feignasse et me contenter de télécharger quelque chose sur mon téléphone (soit dit en passant, je kiffe mon Galaxy Note!)
J'ai téléchargé il y a peu l'application sur Google Play de AVE Comics (qui est franchement pas mal au passage, je vous la conseille) et me suis donc mise en quête d'une BD qui ne soit pas payante (Ben oui! Ma carte bleue était elle aussi rangée dans le froid du bureau!). Je me suis lancée dans la lecture de Chaos Team (bien sympa d'ailleurs, j'en parlerais sûrement plus tard ici) et j'ai choisi le mode "Lecture animée".
Le principe est simple, pour éviter de télécharger toutes les données, la BD se lit un peu comme un diaporama, les images défilent à une vitesse correcte, les vignettes s'affichent les unes après les autres de sorte qu'on puisse apprécier le dessin et un zoom automatique s'effectue sur les phylactères et nous laisse ensuite apprécier la planche en entier. C'est à ce moment là que je me suis rendue compte que j'étais gênée par quelque chose et c'est au bout de quelques vignettes que j'ai compris d'où venait le problème. Je n'aime pas beaucoup l'ordre dans lequel on me propose de regarder et lire les choses.
Quand j'ai un roman graphique entre les mains, j'aime d'abord lire les textes et ensuite m'arrêter longuement sur l'iconographie (d'ailleurs, ce serait sympa qu'on puisse régler le temps d'affichage histoire que ceux qui, comme moi, aiment s'attarder puissent le faire sans que cela oblige les pressés à zapper sur le bouton avancer systématiquement). Autant dire que le déroulement de la lecture animée m'a un peu dérangée...
Je me suis alors demandé comment les autres fonctionnaient. Est-ce que je ne suis pas normale et ma pratique de lecture est dévoyée, ou d'autres sont-ils dans le même cas que moi? Qui lit les textes en premiers, qui se focalise d'abord sur l'image, et même dans quel ordre vous abordez, vous qui êtes sûrement aussi fous que moi (ou pas...) les BD avec l'organisation des planches, les phylactères, le dessin ?
Lorsque j'ai arrêté de lire, l'écran lumineux c'est pas top-top pour trouver le sommeil, mes angoisses ont commencés et un nouveau sujet d'insomnie a pointé le bout de son nez...
Ben oui, je suis capable de pas fermer l'oeil à cause d'une poule qui traverse la route, vous pensez bien que ce genre d'interrogations va réveiller le Moi le plus problématique dans ma tête, "Miss Parano" qui se pose toujours la même question, "suis-je folle?".
S'en est donc suivi une foule d'interrogation. Est-ce que les pratiques de lectures de textes iconographiés en général (les BD mais aussi les illustrations ou les blasons par exemple, avec une engueulade en TD de littérature qui me revient en tête, faudra que je vous raconte un jour, la magie de la remembrance...) révèlent quelque chose à propos de ce que l'on recherche dans le texte et l'image et sur la hiérarchisation des valeurs du texte et de l'image chez chacun?
Est-ce le même processus qui interviendrait lorsqu'on est face à une première de couverture?

Bref, encore et toujours tiraillée entre le texte et l'image comme lorsque je poursuivais ma licence d'Histoire de l'Art en même temps que ma licence de Lettres Modernes, certains questionnements reviennent obsessionnellement depuis plusieurs années déjà!

Donc, quelles sont vos pratiques et vos idées à vous?

dimanche 27 janvier 2013

Post express pour un appel à don d'idées

Aujourd'hui c'est au tour de la chambre de voir son grand ménage effectué et donc me voilà devant une montagne composants... Des cartes graphiques, alim, cartes mères, clavier, souris, connectiques en tous genres (oh! Une antiquité... Une map...) une vieille tour, des boites et des boites remplies de ram, vis, mode d'emploi.... Pfiouuu! Je me rends compte du pognon qu'on laisse chaque année là dedans...

Quelqu'un aurait une idée de recette pour tout ça? Genre, de la soupe à l'USB, du crumble au CPU usagé, carte mère rotie avec ces petits transistors poêlés...

Plus sérieusement, y'en a parmi vous que se sont lancés dans le recyclage pour faire un trucs sympa, utile et / ou esthétique? La plupart de ses trucs sont hs, et pas envie de monter une tour pour monter et rien en faire.

Fer à souder hs et je dois toujours me racheter des outils (la boîte à outils d'electro de feu mon Papa Adoré prend trop cher, je vais la reléguer dans ma boîte à souvenirs mélancolique) donc j'ai un peu de temps

lundi 21 janvier 2013

Il va falloir amputer! Quand la correction devient une torture!

- Il va falloir amputer Docteur?
- J’ai bien peur que oui ma chère Mélie... Et il faudrait penser à faire un régime aussi, vos lecteurs n’y survivront pas sinon.


Silence gêné, tension palpable dans la pièce, je me dis que le Doc’ à raison, mais je suis bien attachée à cette partie de l’histoire! Et mes rondeurs, lourdeurs pour d’autres, me plaisent.




Ce qui se passe dans ma tête alors que je relis ce qui vient d’en sortir est toujours plein de pathos, de douleurs et de déchirements. Les conseils sont toujours les mêmes, réécrire et corriger, couper, jeter, élaguer, rogner est indispensable, et moi je veux bien suivre les instructions d’envie d’écrire, mais j’ai peur de me transformer en boucher, et j’ai l’impression de m’auto-mutiler.

J’ai décidé de me lancer, cette fois-ci je ne vais pas me contenter de diffuser l’information sur un concours d’écriture, je vais tenter d’y participer. Cette fois-ci, je ne vais pas ranger mon manuscrit et les rêves qui l’accompagnaient dans un tiroir. Cela fait six jours que j’ai commencé à raconter une histoire, je l’ai terminée hier, et le premier verdict tombe: il va falloir faire maigrir tout ça. Alors que je passe mon temps à râler et à essayer de grossir dans la vie réelle, il en va tout autrement de mes blabla (faudrait que j’en parle à un psy peut-être, celui que j’ai dans ma tête me dit que des conneries... Si le dernier que je suis allée voir ne s’est pas pendu avec la corde qu’il m’a proposée, je le recontacterai peut-être!)  

Le problème ne date pas d’hier et m’a profusion blablatique, souvent l’occasion de blaguer, discuter, avoir mal à la tête pose problème à beaucoup de gens, est un sacré soucis, mais je prends note et y travaille. Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour être reconnue par son idole (je suis sûre qu’il se reconnaîtra!) et ceux qui n’ont pas peur d’une hémorragie oculaire?

Je suis donc devant mes brouillons avec mes différentes versions numériques et manuscrites, et je me suis accroché un gros post-il sur mon bureau “10 000 caractères ESPACES COMPRIS!” Je me mets donc à pédaler dur... J’en suis déjà à me demander si je ne vais me la jouer médiéviste ou me lancer dans le style latiniste et abroger la règle des espaces entre les mots que je retiens ma main de ranger tout ça dans ce tiroir déjà trop plein de cahiers, carnets, feuilles volantes pliées, froissées, déchirées, de rêves abandonnés.

Mes différentes versions (petite astuce que j’ai mise en place pour moins me frustrer; je ne jette pas réellement les choses) sont de bonnes augures pourtant, 20 000 caractères d’une traite, 16 000 après la première vendange à blanc, hier soir j’en étais encore à 15 000, mais là je bloque, 13 112 caractères exactement malgré une partie de ma nuit à y travailler, et ma matinée à y peiner.

J’ai lu dernièrement La Vérité sur l’Affaire Harry Québert de Joël Dicker (il y aura d’ailleurs sûrement un article sur #ETC dans quelques temps ;) si le maître est toujours partant) et je me suis faite une réflexion, cette angoisse de la page blanche je ne l’ai jamais eu et je ne sais pas si je ne suis pas immunisée contre la maladie des écrivains dont il est question (interdiction d’aller voir un chaman vaudou pour que je la choppe! J’ai bien assez à faire avec les grippes, bronchites, gastro et autres bêtises qui circulent depuis décembre!). Ma maladie à moi, c’est celle de la page trop noircie et je me demande comment font les autres dans le même cas que moi. Ce n’est pas un MST hautement contagieuse, mais je me doute que ce n’est pas problème qui pourrait faire de moi une personne unique. Comment faites-vous pour remédier à ce problème vous qui savez écrire? Quelles sont vos astuces?

Je compte bien faire subir à quelques unes des personnes qui m’entourent la lecture de la chose qui me tracasse en ce moment, et donner à la communauté qu’on a créé sur Google+* quelques fragments douloureux de la bête noire du moment, mais j’aimerais aussi connaître la recette magique des vrais artistes. 


Je lance donc un appel à don gracieux pour que l'on m'offre une baguette magique, une incantation puissante, un grigri surnaturel, une marraine la Bonne Fée conciliante ou une Muse moins loquace pour aider la mienne...

* Attendez-vous à ce que je commette un petit billet sur Google+ et ses communautés incessamment sous peu! Mais en attendant, tu peux aller voir mes préférées, toi qui as eu le courage de lire cela jusqu’au bout : “Lire pour le plaisir”, “Fier d’être geek”, et les toutes petites mais toutes gentilles “Ecrire pour le plaisir” dédié à ceux qui aiment écrire et “La serre des savoirs” pour ceux qui veulent partager leur culture générale.

dimanche 20 janvier 2013

Les livres pour amants...


 
Je m’apprête à lire un livre. Un Folio tout ce qu’il y a de plus anodin, comme tous ceux qui sont déjà passés entre mes mains ; un assemblage ingénieux, mais banal de fibres végétales. Cependant, comme toujours, un doux émoi s’empare de moi et toucher ce livre me fait croire à des choses magiques. La somme de savoirs, de pensées, d’imaginaires, de sensations, de sentiments et d’émotions que me promet chaque livre est une chose surnaturelle et prodigieuse, et ce, depuis toujours.

Petit livre au format poche, je prends le temps de le regarder, l’observer sous toutes ses coutures, toucher la qualité des matières qui le composent, sentir son odeur en brassant les pages sous mes yeux avides. Le livre, avant sa lecture, est une rencontre mystérieuse et sensuelle pleine de promesses, un instant de fantasmes et d’attente si proche de celui qui précède une relation amoureuse ou sexuelle. Le premier contact se fait avec la première de couverture ; premier échange de regard, premier sourire. On tourne ensuite autour de la chose, la manipule légèrement et on se penche sur la quatrième de couverture, le premier rendez-vous, la première discussion, la première émotion souvent. La première émotion, dont on devra dépasser le préjugé pour arracher l’étiquette collée machinalement ou au contraire conforter l’agréable surprise, lorsqu’elle est enfin outrepassée ou trépassée, on se lance à sa conquête ou le délaisse.

J'ai Le Sexe et l’effroi, de Pascal Quignard, entre les mains et déjà, dès la quatrième de couverture, avant même d’avoir commencé à effeuiller cette œuvre, mon esprit voyage et se laisse emporter dans une volubile idylle tournoyante avec les mots que l’auteur m’offre comme cadeau divin. J’aime l’objet livre, j’aime les mots qu’ils contiennent.

« La jouissance arrache la vision de ce que le désir n’avait fait que commencer de dévoiler ». Je désire lire ce livre et je compte bien jouir de sa lecture. Ma philosophie hédoniste qui me fait apprécier Michel Onfray, adorer Pierre Louÿs et vénérer Dionysos me permet de chercher le bonheur et la jouissance dans tout ce qui m’entoure, et surtout le Savoir sous toutes ses formes. Parce que, dixit Pierre Louÿs, la sensualité est la condition mystérieuse, mais nécessaire et créatrice du développement intellectuel, j’explore de manière intellectuelle et sensuelle tout ce qui se présente à moi et j’aime tout autant la tension que l’on ressent dans le désir, que la sensation plénipotentiaire de bonheur absolu lorsqu’on jouit.

La jouissance est violence. Vol à l’arraché sur celui qui désirait, qui observait l’étoile et déplorait son absence. C’est faire basculer du monde de la contemplation à celui de la sensation. La jouissance c’est vivre après avoir rêvé. Désirer, de sidius, « l’étoile » en latin, c’est contempler une chose transcendantale, c’est se projeter dans les cieux et se débarrasser momentanément de son corps pour mieux le retrouver. Désirer c’est faire entrer l’objet de nos vœux dans notre espace onirique personnel pour ensuite l’accepter physiquement à soi, en soi même, comme s’il s’agissait du fascinant phallus d’un homme que l’on désire. Lire, c’est se laisser pénétrer par quelque chose qui nous dépasse.

Je suis l’amante des livres que je lis, ils vivent à jamais, tous, en moi. Je suis une amante plurielle qui ne se laisse pas enchaîner par une œuvre, un genre, une histoire. Je suis une amante infidèle qui aime lire plusieurs oeuvres en même temps et collectionner les marques pages au milieu des livres comme on collectionne les draps froissés dans les lits qu’on a multipliés. Nul doute que ma biographie d’Alexandre le Grand et mon Voyage érotique ne m’en tiendront pas rigueur.